Quel avenir pour nos voitures ancêtres en 2018 ?

Le ministre wallon de la mobilité M. Carlos di Antonio veut imposer un contrôle technique tous les deux ans pour nos ancêtres !

L’obligation de passage à un contrôle technique de nos voitures de plus de 30 ans va non seulement sonner le glas de notre hobby mais surtout d’un patrimoine matériel et culturel bien vivant.

Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique, cet ensemble de biens culturels est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public. C'est exactement ce que nous faisons avec nos ancêtres.

Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué de beaucoup de choses dont le patrimoine industriel (outils, instruments, machines, etc.) mais aussi ce qu’il a produit, le génie des constructeurs qui ont inventé la roue et tout ce qui en est résulté.

Nos ancêtres, c’est notre héritage proche, légué par nos parents, nos grands-parents et les générations qui les ont précédés, et que nous, nous devons de maintenir et garder afin de le transmettre intact aux générations futures.

Garder, entretenir, réparer et maintenir en état ces vieilles voitures n’est pas chose facile, trouver des pièces parfois rares et coûteuses, tout cela demande déjà beaucoup de travail et parfois de sacrifices.

Imposer en plus des règles, des contraintes, des tracasseries administratives et autres contrôles techniques va décourager beaucoup de collectionneurs qui ne pourront matériellement plus maintenir ces oldtimers en circulation.

Est-ce cela la volonté de l’Europe ? NON.

M. Carlo Di Antonio se base sur une directive européenne. Mais il oublie de nous préciser que s’il y est effectivement question d'un contrôle technique obligatoire dans un intervalle de deux ans..., ce n’est que pour les véhicules immatriculés normalement, et non pour nos ancêtres. La directive dit explicitement que :

« les véhicules présentant un intérêt historique peuvent en être exemptés »

C'est clair. Le paragraphe 2 de la directive en donne une liste non exhaustive. C’est aux états membres d’introduire des exigences nationales et cette décision d'englober tous les véhicules anciens dans ce projet de loi relève bel et bien de la volonté wallonne et non de celle de l'Europe.

Vous avez dit "Sécurité ?"

C’est sous le couvert de la sacro-sainte sécurité, que notre ministre de la mobilité, entend ainsi l’étendre aux véhicules ancêtres de plus de 30 ans qui en sont actuellement exemptés :

"La situation actuelle pourrait présenter de véritables risques, pour les usagers de ces véhicules, mais également pour les autres usagers de la voie publique" ????????

Comparons une voiture de société et un ancêtre de plus de 50 ans.

Imaginons un liégeois qui travaille à Bruxelles, comme des milliers d’autres navetteurs, il s’y rend tous les matins, avec sa voiture de société, qu'il change de voiture tous les quatre ans.

 

Combien de kilomètres sa voiture aura-t-elle parcouru avant le passage au CT ?

Si vous n’avez pas de calculette sous la main, cela fait 200 km/jour, 1.000/semaine, 4.000/mois et 50.000 km/an, et après 4 ans il aura effectué 200.000 km sans subir le moindre contrôle.

Imaginons une Fiat 500 Nuova immatriculée en 1958, elle a 38.000 km réels au compteur et fêtera ses 60 ans l’an prochain.

Depuis l’instauration en 1968 du contrôle technique obligatoire et si elle n’avait pas été immatriculée en Oldtimer, elle aurait passé près de 50 fois le CT pour un parcours annuel d'une moyenne dérisoire.

Pour l’usage d’un véhicule de société qui roule journellement en pleine circulation particulièrement difficile et dangereuse, dans des conditions climatiques été/hiver, sous la pluie, la neige : la législation ne prévoir aucun contrôle technique.

Pour un véhicule Oldtimer qui fait à la belle saison, le dimanche quand il ne pleut pas, quelques sorties en pépère à 50 km/heure, par de petites routes de campagne, le ministre di Antonio veut nous imposer de telles mesures.

C’est incompréhensible et aberrant, rien ne justifie une tel déséquilibre entre ces deux véhicules et qu'on ne nous parle surtout pas de sécurité dans ce cas flagrant.

Sont-elles cause de tant d'accidents ?

La FBVA qui représenterait plus de 50.000 amateurs en Belgique, assurés par Marsh en Oldtimer, nous informe qu’en 2016, il n’y aurait eu que 65 accidents dont seulement 5 où la responsabilité du conducteur d’oldtimer aurait été engagée.

Nous ne savons les causes de ces 5 accidents, mais si nous nous référons aux statistiques du gouvernement, seulement 8% sont dus à des défaillances techniques. Ce qui réduit le nombre d'accidents à... 0,4 en un an !

Depuis la naissance de notre club en 2001, nous avons organisés ou participés à plus d’une centaine de rallyes et nous n’avons connu que deux accidents, tous deux provoqués par l’inattention d’un véhicule extérieur.

 
Par contre en examinant le tableau ci-contre qui provient du très intéressant rapport statistique du gouvernement sur les accidents de la route en 2015, les défauts des infrastructures routières sont en cause pour plus du double des défaillances techniques des autos.

Si depuis 2012 les causes d’accident pour défaillance technique ont été réduits de 2/3, celui des infrastructures seulement de 1/4. C’est peut-être de ce côté qu’il aurait lieu de porter attention.

La manne céleste accordée au lobby des sociétés de contrôle technique

Cette « nouvelle règlementation européenne » qui va durcir les points de contrôles mais également et surtout d’en tripler le nombre, de 120 à 450, versé ainsi dans l’escarcelle de ces sociétés est un cadeau en or massif.

Comme toute société commerciale, ces entreprises sont à la recherche de nouveaux débouchés, de nouveaux clients, de nouveaux profits et de rémunérations pour leurs propriétaires et actionnaires.

Le nombre de véhicules en circulation n’augmentant pas suffisamment à leurs goûts, la multiplication de contrôles va combler ce déficit et proportionnellement augmenter leurs rentrées.

La preuve en France, en regardant une interview d’un lobbyiste français, M. Bernard Bourrier PDG de Autovision (le GOCA français) qui regroupe un millier de centres de contrôle technique dans tout l’hexagone, a été engagé spécialement pour une durée de deux ans par le Conseil National des professions de l’Automobile (CNPA).

Son but, sous couvert de "sécurité" (sic) mais aussi afin de "diminuer la pollution atmosphérique" (sic), est de rendre le contrôle technique annuel au lieu de tous les deux ans (pour véhicules de plus de 4 ans). Bien vu..., mais c’est aussi et surtout doubler les rentrées de ces organismes, bravo M. Bourrier, félicitation vous avez gagné le jackpot.

Est-ce le Saint-Esprit qui a insufflé ces idées à nos commissaires européens, ou derrière tout cela se cachent les grandes familles qui contrôlent les exécutifs belges et les haut dirigeants européens ?

Et chez nos voisins ?

En Allemagne pour les voitures de plus de 30 ans, il existe deux catégories.

Elles sont reconnues soit par une plaque d'immatriculation rouge soit une plaque reprenant le code "H-N" pour "Historical cultural goods".

Pour déterminer la catégorie dans laquelle le véhicule sera immatriculé, il faut passer un contrôle technique spécifique dès le départ et aussi préciser l'utilisation du véhicule soit quotidienne ou exceptionnelle.

La première catégorie (rouge) : permet une utilisation pour club, rallye, concours, ... Il n'y a plus de contrôle par la suite.

La seconde catégorie (H-N°) : permet d'utiliser le véhicule quotidiennement sans vraiment de restriction... Dans ce cas il y a un contrôle technique biannuel.

La France a très raisonnablement voté l'an passé une loi exemptant les voitures d'avant 1960 de tout contrôle technique.

Que pouvons nous proposer ?

Les "Youngtimers" entre 20 et 40 ans, qui semblent faire polémique, sont plus adaptés et fiables à la circulation d’aujourd’hui que nos oldtimers.

Leur utilisation étant aussi fort différente, un contrôle technique tous les 3 ou 5 ans pourrait leur être raisonnable appliqué suivant l'usage qui en est fait ou pourquoi pas un contrôle tous les X kilomètres ?

Nous proposons de même pour la Belgique ou même au niveau européen que : "Les voitures de plus de 50 ans soient totalement exemptées de contrôle technique".

C'est, nous le pensons, une solution très raisonnable qui en enlevant les contraintes des contrôles techniques non adaptés et autres tracasseries administratives, nous permettra de développer et maintenir ce patrimoine vivant.

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